vendredi 22 mars 2013

QUELLE EST MA PLACE ?


CE QUE JE RESSENS :

Je pense que toute notre vie tourne autour de cette recherche. Question de
place, de perspective : par exemple, en fonction de l'endroit où je me positionne
dans une pièce, mon point de vue peut être différent car certains éléments du
décor me deviennent invisibles.
Alors me sont venues à l'esprit ces questions : quel est le panorama dont je
rêve ? quelle est ma place ? et de quoi est-elle constituée ? Celle que
m'autorise la société "un panier repas tout fait" ou celle dont j'ai faim, qui
m'ouvre l'appétit ?

Me voilà perplexe car chacune de ces
places me tentent pour des raisons
différentes :
Ce tabouret à vis ? Pas mal, il a un
petit coté siège de pianiste, artiste,
la tête dans les étoiles, ça fait rêver.
Malgré tout, il est en bois, c'est dur
et il y a de l'entretien !
Peut-être cet autre ? En plastique,
sans souci, le plus simple,  l'assisse
large, bien calé sur ses 4 pieds.
Comme c'est difficile !
Et ce dernier qui trône ? il parait
coquet, confortable et cossu avec
son petit coussin, de quoi faire des
envieux ! Mais...ouf..qu'il est haut
et difficile d'accès. Néanmoins, il
me donne une allure dominante, puissante !
Un peu trop inaccessible tout de même,
je risque de me retrouver isolé, coupé du monde et je ne pourrai pas le supporter.


CE QUE JE SAIS :

Je suis une cellule parmi
d''autres de la même espèce
et si je prends le tabouret
haut, voilà ce qui  va se passer
------------->
Il manquera une composante
essentielle à mon équation
quotidienne : partager le
devenir des autres.
Je deviendrai une cellule
incomplète (j'aborderai
ce sujet plus en détail lors d'un
prochain message)


CE QUE JE VOIS ET ENTENDS :

Le clignotant. De nos jours, cet outil de signalisation devient une option sur
la plupart des véhicules. J'imagine que nous communiquons, ainsi, notre
désarroi, désorientés nous ne savons plus  où nous conduit cette vie.
Une journaliste d'un quotidien local qui m'interviewait,  m'a répondu que
c'était une marque d'indifférence vis à vis des autres. Sa réponse m'a
stupéfaite  et je n'ai rien trouvé à répondre sur le moment . Après réflexion,
 il m'apparaît qu'il s'agit bien d'une indifférence mais à soi même car
lorsqu'un véhicule indique sa manoeuvre, c'est comme si le conducteur
sortait une grande pancarte indiquant : "attention risque d'accident,
je tourne, tu es informé, à toi de prendre des dispositions pour que tout
se déroule au mieux pour toi et moi" mais s'il ne prévient pas, il se met
volontairement en danger. Il lui faudra, alors, toujours plus d'efficience et de
rapidité pour sécuriser son action et la réaction de l'autre véhicule.
Le suicide existe mais très rarement en collectivité. Or, nous sommes
programmés pour la survie, ce comportement destructeur est le signe
qui révèle notre malaise.(1)

L'immeuble. Un autre exemple à Nanterre, il y a quelques jours, les
locataires ont occupé le hall et les escaliers de leur immeuble pour
éviter une revente de drogue par des dealers. Cela s'est passé
gentiment, sans violence, les habitants ont agi naturellement et dans
le souci de leur préservation, en réinvestissant des lieux qui sont
communs à tous. C'est une grande victoire pour la "question de
place". Je ne suis pas pour les milices de quartier car ce mot me
fait un peu peur mais je sais que tout espace laissé vacant est
susceptible d'être récupéré. Or, depuis  un certain temps, la télévision
nous enferme dans nos habitations,  très peu de gens se promènent le soir
ou restent à discuter à l'extérieur, les volets sont fermés . En raison de
l'insécurité ? Pour ma part, je crois que plus nous serons absents de ces
lieux où tout se joue, plus il y aura d'insécurité.


MA CONCLUSION

Il me semble que la communication la plus urgente dont il faut nous
occuper, est celle de la jeunesse  qui se pose à travers une violence
chaque jour plus présente : la question de sa place, de son devenir
dans nos sociétés.
(Le métier de dealer est un job où l'on meurt jeune)(2)
                 

                                                     

 
C'est fini pour ce soir et je souhaite
une très bonne soirée à toutes mes
cellules soeurs !














Tous vos commentaires seront les bienvenus, parler, échanger permet
d'oxygéner ces temps difficiles pour tous.


Puisque la nuit porte conseil, je vous fais un petit ajout :

1) cette communication sans parole me fait penser au livre de F.DOLTO
 "tout est langage"

2) je vous invite à regarder le film "la cité de dieu" de Fernando
Meirelles sur la vie des jeunes dans une favela de Rio. Très dur mais
éloquent sur le mécanisme qui se met en route lorsque la misère,
le manque de travail,l'absence d'avenir se trouvent réunis au même
endroit (un enfant adulte à 15 ans et mort à 20 ans).



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